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• 1386; lat. inutilitas1 ♦ Défaut d'utilité. Inutilité d'une dépense. Inutilité d'une démarche. ⇒ inefficacité, stérilité, vanité. « découragé par l'inutilité de mes efforts » (Camus). ⇒ inanité.⊗ CONTR. Utilité.Synonymes :- inefficacité- stérilitéContraires :- efficacité- utilitéChose superflue, inutileSynonymes :- fadaise- futilitéinutilitén. f. Manque d'utilité. Inutilité d'un effort.⇒INUTILITÉ, subst. fém.I. — Au sing.A. — [En parlant d'une réalité concr. ou abstr.] Manque d'utilité. Anton. nécessité. Inutilité d'un achat, d'un objet; inutilité de l'existence. L'inutilité de la vie est pire encore que la vieillesse. C'est s'anéantir deux fois (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1836, p. 98). Beaucoup de maux seraient éliminés, par exemple les guerres dont l'inutilité apparaîtrait à plein (GREEN, Journal, 1940, p. 48) :• 1. ... Le style a été retouché avec l'attention la plus scrupuleuse. Ce n'est pas que je ne connoisse par expérience l'inutilité de ces corrections, pour désarmer la censure, du moins pendant la vie d'un auteur : on se souvient des taches des premières éditions, et l'on ne veut pas remarquer qu'elles ont disparu dans les éditions suivantes.CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. VIII.— En partic. [En parlant d'une action, d'un comportement] Manque d'efficacité, absence de résultats positifs. Inutilité d'une tentative. Ce qu'elle sentait de plus net, c'était l'inutilité de sa démarche (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 864). Après m'être débattu, après avoir épuisé mes grands airs insolents, découragé par l'inutilité de mes efforts, je décidai de quitter la société des hommes (CAMUS, Chute, 1956, p. 1524) :• 2. Trente officiers entrèrent alors dans mon appartement, l'épée à la main, et le fouillèrent complètement; ils étaient déterminés à me mettre en pièces. Furieux de l'inutilité de leurs recherches, ils fourragèrent (...) et se mirent à empocher journaux, dénonciations et manuscrits...MARAT, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p. 148.B. — [En parlant d'une pers.] Fait de ne pas accomplir une tâche utile, de ne pas rendre de services. Il fit valoir toutes sortes d'arguments en sa faveur (...), son utilité comme organisateur de la caravane, et son inutilité comme capitaine à bord du Duncan (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 85). Vous prenez à tâche de ne nous montrer que (...) les canailleries des Roumains, l'âpreté des Grecs, (...) l'inutilité des Norvégiens (MORAND, Eur. gal., 1925, p. 50).II. — P. méton., gén. au plur. Choses inutiles, sans importance. Voilà bien la peine de prendre de l'encre pour écrire de ces inutilités! (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 55). Vous m'avez souvent reproché (...) d'aimer les belles étoffes et ces mille inutilités dont on fait des trophées pour cacher la nudité des murs (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 153) :• 3. Il est plein d'admiration pour la langue chinoise, qu'il dit être faite seulement par le choc des idées, avec la suppression ou la sévère abréviation de toute les inutilités des langues occidentales.GONCOURT, Journal, 1892, p. 274.— Péj. [En parlant d'une pers.] Si, comme on le dit souvent, les poëtes ne sont que de brillantes inutilités, disons à notre tour que Dieu n'existe pas (ZOLA, Corresp., t. 1, 1860, p. 156).Prononc. et Orth. : [inytilite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1396 (Lettres ds ISAMBERT, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 6, p. 617). Dér. de utilité; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 607, b) 460; XXe s. : a) 784, b) 510.inutilité [inytilite] n. f.ÉTYM. 1396; lat. inutilitas, de inutilis. → Inutile.❖1 Défaut, absence d'utilité. || L'inutilité d'un objet, d'une installation, d'une dépense. || L'inutilité d'une vie. ⇒ Inanité; → Créateur, cit. 10. || L'inutilité d'une démarche, d'un effort, d'une tentative. ⇒ Vanité. — Rare. || Une inutilité : chose inutile (→ ci-dessous, cit. 2 et 4).1 Ceux qui ordonnaient ces sacrifices en savaient l'inutilité; ceux qui en ont déclaré l'inutilité n'ont pas laissé de les pratiquer.Pascal, Pensées, VIII, 578.2 (…) la royauté restait une majestueuse inutilité, un de ces meubles antiques, magnifiques et surannés, que l'on garde dans une maison moderne, par je ne sais quel souvenir, mais qui gênent, occupent une vaste place inutile, et que l'on se décidera un matin à loger au garde-meuble.Michelet, Hist. de la Révolution franç., V, X.3 Laurence tomba dans l'abattement intérieur qui doit mortifier l'âme de toutes les personnes d'action et de pensée, quand l'inutilité de l'action et de la pensée leur est démontrée.Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 592.4 La pensée, sur n'importe quel sujet en dehors du cercle étroit de ses fonctions, eût été pour lui, dans tous les cas, une inutilité et une fatigue; mais la pensée sur la journée qui venait de s'écouler était une torture.Hugo, les Misérables, Jean Valjean, IV, p. 173.2 Le fait d'être inutile (pour une personne). || L'inutilité de qqch. dans une activité, une profession. || Son inutilité comme directeur.5 Je veux loyalement me réfléchir et savoir l'état de cet être qui est moi, qui pousse depuis trente ans. Je ne me regarde pas sans surprise. Ce qui me frappe d'abord, c'est mon inutilité, et pourtant, je n'arrive pas à me persuader que je n'arriverai jamais à rien.J. Renard, Journal, 9 oct. 1894.6 Mes filles à moi, élevées par un père pratique, entendent ne pas rester des inutilités sociales.A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 18.3 (1676, Sévigné). Rare. (Une, des inutilités). Action, parole inutile, sans importance. ⇒ Futilité. || Un discours rempli d'inutilités (Acad.). || « Des enfantillages (cit. 4), des inutilités » (Hugo).❖CONTR. Convenance, utilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.